Entre rêve et réalité, futur et passé, l’équipe de ComicsDiscovery part à la chasse au
serial killer dans 1949 de Dustin Weaver, publié chez
Delcourt. Ce polar nous entraîne aux côtés de la lieutenante Blank,
partagée entre deux vies séparées par deux siècles. Une enquête qui dépasse les frontières du temps,
un tueur insaisissable et une ambiance à mi-chemin entre film noir et science-fiction : on vous raconte
pourquoi ce titre intrigue autant qu’il surprend.
1949 de Dustin Weaver
Dustin Weaver est un artiste américain de bande dessinée, né le 3 octobre 1978 à
San Diego (Californie) et ayant grandi à Eagle River (Alaska). Il débute officiellement dans le milieu en 2003,
après un passage en tant que stagiaire au sein de WildStorm Studios. Au fil de sa carrière,
il a travaillé pour des éditeurs majeurs comme Dark Horse Comics, notamment sur la série
Star Wars: Knights of the Old Republic, puis pour Marvel Comics,
où il a collaboré à des récits autour des X-Men et à la première mini-série
S.H.I.E.L.D.: Architects of Forever. Weaver est aujourd’hui reconnu pour son trait détaillé,
ses compositions ambitieuses et sa capacité à naviguer entre science-fiction, polar
et récits d’action.
Une époque sombre et violente
Le lecteur suit l’agent Blank, chargée par le FBI de traquer un mystérieux
serial killer qui laisse derrière lui un étrange liquide sur chacune de ses victimes.
Dans cette partie du récit, Dustin Weaver plonge pleinement dans les codes du
polar classique : un noir et blanc élégant, des ruelles poisseuses, des flics véreux,
une héroïne forte, une violence jamais gratuite, mais toujours pesante. Le travail graphique de Weaver est superbe,
jouant avec les ombres et la lumière pour renforcer l’atmosphère oppressante.
Retour vers le futur
L’autre moitié de ce récit singulier nous projette dans un futur lointain, où l’héroïne semble
évoluer dans un corps robotique, presque déshumanisé. Cette partie du comics troque l’ambiance
polar pour une véritable quête identitaire : qui est-elle réellement ? Quel est son rôle dans ce monde
technologique et froid qui ne lui renvoie aucune trace de son passé ? À intervalles réguliers, elle est hantée par
l’apparition du visage d’une vieille femme, dont elle ne comprend ni le message ni l’intention. Weaver joue ici avec
l’abstraction, les ruptures de ton et une mise en scène plus sensorielle, qui tranche volontairement avec le noir et
blanc du passé.
Et on en a pensé quoi ?
Malgré des thématiques intéressantes et un pitch qui avait tout pour être alléchant,
Dustin Weaver peine malheureusement à nous accrocher pleinement à son récit.
Le lien entre les deux époques censées se répondre et se nourrir l’une l’autre reste flou, trop ténu pour créer
l’effet de révélation attendu. On sent clairement sa volonté de construire un récit à twist, à l’image de
L’Échelle de Jacob ou Angel Heart, mais la mécanique narrative ne
suit pas toujours, et on peine à comprendre où il souhaite nous emmener.
Heureusement, la partie graphique, elle, est absolument splendide. C’est clairement un
« comics de dessinateur » dans le meilleur sens du terme, et cela compense en grande partie les
faiblesses du scénario. Les deux époques ont chacune une identité visuelle marquée : un noir et blanc tranchant,
presque sale, pour le polar ; une esthétique futuriste plus claire, organique et
étrangement apaisante pour la partie futuriste. Weaver y démontre une maîtrise remarquable, entre les influences
visibles de Moebius pour la SF et celles de Frank Miller
pour la partie noire. Visuellement, c’est un véritable régal.
Reste que l’on se dit que le projet aurait peut-être gagné en force si
Dustin Weaver avait collaboré avec un·e scénariste. Son univers et son trait sont puissants,
mais un regard extérieur aurait sans doute permis d’ancrer davantage le récit et de renforcer les enjeux entre les deux
lignes temporelles.
Retrouvez 1949 dans toutes vos librairies indépendantes.
Soutenir les commerces de proximité est plus important que jamais.
Ainsi que sur le site de Delcourt : https://www.editions-delcourt.fr/comics/series/serie-1949/album-1949
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Le mot de la fin
Merci d’avoir exploré avec nous 1949, le récit temporel et déroutant de Dustin Weaver, publié chez Delcourt. Une histoire qui oscille entre polar noir et science-fiction, où passé et futur s’entremêlent pour créer une atmosphère unique.
Un grand merci à toute l’équipe de ComicsDiscovery pour leurs analyses et leur passion. Vos retours, vos messages et vos recommandations enrichissent chaque épisode et nourrissent notre amour pour la BD indépendante et les récits qui sortent des sentiers battus.
N’hésitez pas à nous dire ce que vous avez pensé de 1949 et à échanger avec d’autres passionnés de BD et pop culture !
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